Test Battlefield 2142 : Northern Strike (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Le champ de bataille étant l'aspect le plus important du jeu, voyons voir ce qu'il en est des trois nouvelles cartes. La plus originale et intéressante est incontestablement Port Bavaria. Prenant comme contexte une base de ravitaillement de Titans située dans les Alpes, la carte offre vraiment une expérience de jeu originale et pour tout les goûts. Les combats se déroulent sur deux niveaux (sans compter l'abordage du Titan), soit au pied, soit au sommet d'une impressionnante falaise quasiment impossible à escalader. Les assaillants commencent bien sûr en bas de la muraille, dans des prairies enneigées permettant quelques combats d'escarmouche et autres duels de transports de troupes. Pour pénétrer dans la forteresse, la méthode est la même que pour aborder un titan, il vous faudra essentiellement jouer les hommes-canons. Une fois au coeur de la base, même si vous pouvez vous saisir de quelques véhicules, le combat fait alors la part belle à l'infanterie.

Les deux autres cartes, Pont de Remagen et Libération de Leipzig, sont en comparaison plus dans l'esprit du jeu de base et en conséquence moins suprenantes. Le Pont de Remagen, clin d'oeil à une fameuse bataille de la Seconde Guerre Mondiale, est une bataille urbaine où chaque camp débute de part et d'autre du Rhin. Bien que la partie centrale soit assez réussie, la carte peine dans l'ensemble à se démarquer. La carte Libération de Leipzig consiste aussi en une bataille rangée au milieu des gratte-ciels mais, petit bonus, se déroule de nuit. Si ces deux cartes sont clairement bien réalisées et offrent bon nombre de possibilités aux joueurs, elles ne se distinguent néanmoins pas spécialement, et permettront surtout de varier les plaisirs.

En ce qui concerne les véhicules, Northern Strike ajoute au camp Européen un engin dont la puissance de feu n'a d'égale que la lenteur de son déplacement. Ajoutez-y une capacité de régénération conséquente, et vous comprendrez que le VCI A3 Goliath ne passe pas inaperçu, du moins une fois arrivé à destination, ce qui généralement ne pose pas de problème - sauf si l'adversaire fait preuve de ruse ou de coordination.
A l'opposé de cet escargot de la mort, la coalition Panasiatique dispose d'un véhicule d'infanterie rapide et fragile, qui, bien employé, permettra de traverser les lignes adverses à la vitesse de l'éclair pour y porter des frappes décisives. On notera que le VCI Hachimoto, c'est son nom, étant monté sur coussin magnétique, permet aussi de de faire des dérapages contrôlés à mourir de rire (jaune pour la piétaille sur votre passage ou quand vous en avez assez de vous emplâtrer dans les murs).
Ces deux véhicules prendront toute leur dimension dans des cas bien précis et selon les situations (et les joueurs en lice) prendront ou perdront tout leur intérêt.

Autre composante de Northern Strike : le nouvel équipement. Remarquons tout d'abord que ce dernier étant situé en haut de l'échelle de compétence, il vous faudra disposer de l'expérience nécessaire pour le débloquer. Heureusement, EA compense cet aspect des choses par une certaine facilité en ce qui concerne l'acquisition de nouvelles récompenses (médailles et autres bagdes), permettant de débloquer ces nouveaux jouets assez rapidement.
Au registre du matériel proposé, on trouvera un leurre holographique, une amélioration du système de camouflage, une arme lançant des explosifs à retardement ayant la possibilité de se coller à n'importe quelle surface, une grenade anti-radar, un appât pour mines mobiles, un sonar pour détecter l'infanterie, des bottes absorbant le choc des chutes et augmentant votre endurance, une balise de renfort améliorée, ou encore des munitions et de meilleurs munitions et chargeurs.
Le moins qu'on puisse dire est que cela vient effectivement pimenter le jeu et récompense concrètement les plus persévérants, ou ceux ayant l'idée de ramasser le matériel d'un défunt, ce qui avec un peu de chance permet d'utiliser ces équipements jusqu'à ce que l'on vous rende la monnaie de votre pièce.

Dernière nouveauté apportée par Northern Strike : le mode Ligne d'assaut. Il s'agit ici d'une variante du mode Conquête où vous ne pourrez capturer une base de la coalition Pan Asiatique qu'après avoir conquis une série de points de contrôles. Cela n'a l'air de rien dit comme ça, mais en fait voilà qui ajoute un degré de difficulté au jeu, en plus d'apporter un tout petit peu de changement.

Coté graphisme, hormis l'ambiance généralement assez réussie et propre à chaque carte, on notera que le jeu est à quelques textures près toujours le même. Il en est de même coté son, surtout si vous disposez du matériel adéquat pour suivre.

Au registre des défauts, on regrettera que les récompenses se décrochent très vite, ce qui est très bien pour récolter de l'équipement mais contribue beaucoup à les dévaloriser, et on déplorera que le fort joli site officiel ne bénéficie toujours pas d'une adaptation française ... ce qui eut été un minimum.

Considérant que l'audience du jeu est surtout en attente d'action et en gardant à l'esprit qu'un booster pack n'est pas une vraie extension, on ne peut pas vraiment reprocher à Northern Strike son manque de contenu ou de profondeur. Avec deux nouveaux véhicules (toutefois limités aux cartes du booster pack), une certaine variété amenée par du matériel supplémentaire, de nouveaux champs de batailles corrects, EA réussit sans prendre de risque à allonger un peu plus la durée de vie de Battlefield 2142.

Quoi qu'il en soit, même si le prix de ces « boosters packs » reste toujours un peu excessif surtout pour un produit diffusé essentiellement au format électronique, si vous êtes passionné par la série Battlefield ou si vous n'en êtes pas à quelques euros près, Northern Strike ne vous décevra pas, et c'était probablement le but.

Ce mini add-on offre au jeu quelques moments forts et permet toujours de se mettre dans le bain très rapidement. Paradoxalement, alors qu'il est quasi exempt de réels défauts, Northern Strike ne réussit pas à améliorer Battlefield 2142, mais juste à le diversifier un peu. La « faute » en revient surtout à deux cartes ou aux véhicules qui n'arrivent pas à faire décoller l'ambiance. Comme si les développeurs avaient commencé à se lâcher puis avaient été arrêtés dans leur élan.