Preview de DmC : un nouveau départ engageant ?

Si Devil May Cry 4 était un très bon opus, on voyait néanmoins que la machine mise en route il y a onze ans commençait à montrer quelques signes de fatigue. Plutôt que de continuer sur la même voie, Capcom a donc eu la bonne idée de revisiter cette série phare du beat them all en offrant au studio Ninja Theory une grande liberté créative. Et après nous être essayés au titre à l'occasion du Captivate 2012, force est de reconnaître que les choix des développeurs de Cambridge, tant au niveau game design qu'artistique, s'avèrent d'ores et déjà concluants.

Si aux premières heures de la campagne de communication autour de son jeu, Capcom faisait plutôt état d'un reboot de la série, DmC se présente aussi et surtout comme une sorte d'épisode 0. Ninja Theory entend nous faire découvrir les origines de Dante en nous racontant les évènements qui l'ont conduit à devenir celui qu'il sera dans le premier volet.

Tameem Antoniades, chief design, comparait récemment le nouveau Dante au James Bond de Casino Royal : un héros encore immature, agité, dispersé et laissant facilement libre cours à sa colère. Et si il pouvait quelque peu déplaire lors de ses premières apparitions, ce nouveau Dante nous est petit à petit devenu attachant. On retrouve bien en lui certains des traits de caractère et attitudes du Dante que nous avons toujours connu adulte. Mais son arrogance, sa vulgarité et sa désinvolture sont bien plus celles du « petit con » - pardonnez-nous l'expression - que du vieux baroudeur sûr de sa force.

Et puis il faut reconnaître que l'appréciation portée par le même Antoniades sur le look du vieux Dante est tout à fait juste. Le combo trenchoat de cuir rouge, cheveux argentés et grosse épée a fait son temps. Si tant est qu'il ait jamais eu quelque chose à voir dans le charisme de Dante. Car tout est une affaire d'attitude. On peut ne pas aimer le style beaucoup plus moderne du jeune Dante, beau gosse encanaillé tout droit sorti d'une pub pour un parfum, mais l'attitude est là.

Mais, DmC fait heureusement plus que de relooker son héros. Il met sur pied une dualité visuellement réussie entre le monde des hommes et celui des démons. Dès l'apparition de démons, Dante glisse dans leur monde et c'est alors tout ce qui l'entoure qui devient une menace. Car, un peu comme dans Inception, le monde des démons rejette la présence de Dante et cherche donc à l'éliminer.

Cette bonne idée donne lieu à quelques scènes visuellement très réussies où le sol, les murs voire même quelques éléments de décors plus imposants comme une roue de fête foraine ou un quartier tout entier s'animent pour écrabouiller la frêle et virevoltante silhouette du fils de Sparda. Sans être en constante agitation, l'univers de DmC semble irrigué d'une force malsaine et vivre par et pour lui-même.

Mais c'est surtout du côté gameplay que ce DmC nouvelle génération enthousiasmera peut-être jusqu'aux fans les plus récalcitrants. Et on comprend le soin apporté par Ninja Thoery quand on connaît l'exigence des puristes les plus hardcore sur ce point. S'appuyant sur les fondamentaux de la série, DmC distille quelques nouveautés bienvenues dynamisant encore les scènes de castagne.

Première évolution clef du nouveau game system de DmC, le changement d'arme en cours de combo, garantissant un facteur classe considérable en plus d'apporter une bonne dose de variété aux enchaînements de coups. La mission qui nous était proposée nous mettait entre les mains l'indémodable épée mais aussi une toute nouvelle arme baptisée Syrus, en fait une faux, ainsi qu'une hache démoniaque.

Le changement s'effectue en assignant les deux armes supplémentaires aux gâchettes puis en maintenant simplement la pression sur l'une d'elles tandis qu'on continue d'enchaîner les coups. Chaque arme ayant des propriétés et une vitesse de frappe différentes, il y a donc tout intérêt à expérimenter toutes sortes de combinaisons. Un principe d'enchaînements relativement ouvert à l'imagination du joueur qui n'est pas sans rappeler un certain Bayonetta dont Ninja Theory a eu le nez de s'inspirer.

L'épée de Dante a également cette propriété de pouvoir brusquement attirer les ennemis à ce dernier ou l'inverse. Avec un peu d'imagination il est alors possible de faire grimper l'ennemi très haut : un enchaînement conclu par un launcher suivi de l'utilisation de cette propriété de l'épée pour le rattraper dans les airs puis un nouvel enchaînement etc. jusqu'à ce que la victime rende son dernier souffle. De quoi faire durer le plaisir et le spectacle.

Le système de notation fait bien évidemment son retour et vient sanctionner la diversité et la continuité des combos entre eux. Chose amusante : la musique s'intensifie à mesure que la note se bonifie faisant encore grimper l'intensité des combats d'un cran supplémentaire.

Bref, si elle ne nous a pas révélé des trésors de nouveautés, cette première approche du jeu manette en mains nous a franchement rassuré sur son potentiel ludique. Il nous tarde maintenant de découvrir d'autres armes et les nouvelles possibilités de combinaisons qu'elle ne manqueront pas de mettre à jour. Rappelons pour finir que DmC est toujours prévu pour une sortie cette année sans date précise.