Preview Eat Lead : The Return Of Matt Hazard (Xbox 360, PS3) : sur JeuxVideo.fr

A l'origine du sympathique Dead Head Fred, Vicious Cycle est un jeune studio américain en quête de reconnaissance. Dernièrement ralliés à D3 Publisher, les petits gars de Caroline du Nord sont en passe de sortir leur première grosse production avec Eat Lead : The Return Of Matt Hazard, un titre d'action parodiant nombre de références vidéo-ludiques. C'est à l'invitation de Koch Media, qui se chargera de distribuer le titre en Europe, que nous avons assisté à une petite présentation suivie d'une brève prise en main du titre. Nos impressions.



Ancienne star du jeu vidéo des années quatre-vingt, Matt Hazard est depuis tombé en disgrâce, ringardisé par la concurrence. Pourtant, le gaillard n'a pas encore dit son dernier mot et lorsque Marathon, la société qui éditait ses aventures vingt ans plus tôt, décide d'orchestrer son come-back, ce gros bourrin ne manque pas de saisir l'occasion. C'est donc reparti pour ce bon vieux Matt désormais épaulé par QA, une charmante intelligence artificielle holographique. Mais les rapports entre Matt et Marathon ne tarderont pas à s'envenimer, le studio ayant décidé de se débarrasser de cette vieille carne sur le retour par tous les moyens possibles. Et lorsque l'on développe un jeu vidéo, les possibilités pour empêcher un gêneur de nuire sont virtuellement illimitées. Notre héros devra donc faire face aux incessants assauts des développeurs lui opposant tour à tour des hordes de zombies, des space marines et autres super snipers génétiquement modifiés.



Eat Lead joue ainsi la carte d'une mise en abyme pleine de clins d'oeil lancés au joueur. L'univers ou plutôt les univers parcourus par Matt ne tardent pas à se révéler sous leur vrai jour lorsque, par exemple, notre héros explose une caisse pour laisser apparaître la face cachée du décor. A mesure de sa progression en milieu hostile, Matt devra ainsi faire face aux fantaisies des développeurs le téléportant d'un univers à un autre et changeant les règles du jeu à chaque nouvelle zone de jeu. Alors qu'il s'en sortait très bien jusqu'ici équipé d'une pétoire classique, Matt voit soudainement son environnement morpher et ses ennemis devenir quasi-insensibles aux balles classiques. Heureusement, en fouinant un peu le bougre dégotte une arme dévastatrice contre ce nouveau genre d'ennemis : un monstrueux pistolet à eau. Vous l'aurez compris, Eat Lead fait dans le grotesque et l'inattendu. En parlant d'inattendu, nous avons été agréablement surpris par les dialogues, en particulier ceux de Matt et de son pire ennemi respectivement interprétés par Will Arnett (Arrested Development) et Neil Patrick Harris (le cultissime Barney Stinson de How I Met Your Mother).



En bons nerds de base, les développeurs opposés à Matt Hazard s'inspirent évidemment de leur background de joueurs pour jalonner le chemin de ce dernier d'ennemis sans cesse différents. C'est ainsi qu'en plus des space marines évoqués plus haut clairement inspirés de la saga Doom, Matt devra faire face à des soldats en bonne vieille 2D pixellisée rappelant furieusement les nazis de Wolfenstein 3D. Des sprites sans localisation de dégâts et animé en deux temps. Comme le dévoile d'ailleurs la vidéo ci-dessous, les boss sont eux aussi inspirés d'archétypes récurrents du jeu vidéo, tel ce personnage de J-RPG criant de vérité. Après nous avoir asséner un interminable monologue sans aucun doublage, ce jeune éphèbe au look improbable se lance dans une succession de tours de jeu, invoquant une grande variété de sorts, se soignant ponctuellement, etc. Autre détail amusant, sa vitalité et ses ressources magiques sont symbolisées sous forme de HP et MP et les dégâts reçus chiffrés au dessus sa tête à chaque coup encaissé. Enfin, ultime référence nerd de ce duel, une fois vaincu ce boss revient à la vie encore plus puissant grâce à un sort de résurrection. Typique !





Mais, aussi drôle soit-il, Eat Leat ne s'est pas montré aussi convaincant dans le feu de l'action. S'inspirant pèle-mêle de tous les TPS à gros budget sortis dernièrement, le titre de Vicious Cycle ne prend aucun risque et tente de s'assurer un accueil consensuel. Vue par dessus l'épaule, système de couverture façon Gears Of War, le tout malheureusement servi au ralenti. Car malgré ses bonnes inspirations, Eat Lead se révèle pour l'heure un peu trop mou. Les déplacements de Matt nous ont paru un poil laborieux, le gaillard étant harnaché d'une amure bien massive on image que cela ne doit pas être l'idéal pour zigzaguer de couverture en couverture. Espérons ainsi que des corrections soient apportées et que la version finale du jeu gagne en dynamisme. Saluons tout de même le perfectionnement du système de cover to cover puisqu'il est ici possible de déterminer très précisément vers quelle partie d'un abri se précipiter. Cela demande certes un petit temps de préparation mais il y a de l'idée. Au fur et à mesure de sa progression, Matt pourra évidemment personnaliser son équipement. L'humour de Vicious Cycle fait encore des siennes puisque les développeurs n'ayant pas prévu d'upgrade pour notre héros celui-ci devra se débrouiller en récupérant des lignes de codes ici ou là.

Eat Lead promet des environnements variés

Bref, Eat Lead joue manifestement à fond la carte de la parodie. Et force est de reconnaître que, pour l'heure, cela lui réussit très bien ! Malgré un cruel manque d'identité visuelle, le titre de Vicious Cycle a su nous charmer par sa nerditude assumée. Pour autant, il reste encore beaucoup de travail au studio américain pour faire de son jeu une réussite ludique. Son gameplay archi-classique et beaucoup trop mou à l'heure actuelle pourrait bien nous empêcher de rigoler si les choses restent en l'état. Allez, on veut y croire !