Test de Endless Ocean
SOMMAIRE
A mi-chemin entre le Grand Bleu et Un jour sur Terre, Endless Ocean met l’accent sur l’exploration marine et la découverte de la nature. Wiimote en main, on fait donc fi de toutes nos velléités d’affrontements sanglants avec les gros requins blancs. Endless Ocean est un jeu classé trois ans et plus, les bestioles sous-marines n’y sont, par conséquent, qu’observables. L’exploration interactive des fonds-marins suffit-elle à faire un jeu ?
Bienvenue à ManauraïRetour au sommaire
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Plutôt bien fichu, celui-ci n’est pas barbant puisque court, et permet de plonger dans le vif du jeu sans les interminables séries d’explications du gameplay qui nous sont régulièrement resservies. On se retrouve donc bien vite en train de faire des ronds dans l’eau au milieu des poissons. Là, on s’aperçoit qu’une de nos mains peut vaquer à d’autres occupations, Endless Ocean n’utilise en effet que la Wiimote. Un soda ? Une pizza ? On hésite, on se tâte. La main libérée de toute tache ne risque-t-elle pas de s’ennuyer ? Vous vous en doutez, rien de tout cela ne serait arrivé si le Nunchuck n’avait pas été délaissé, mais il en est autrement : dommage. Mais revenons à la seule télécommande qui reste opérationnelle. Une pression sur B et on avance, les interactions avec l’environnement se font via le bouton A alors que les déplacements Nord-Sud Est-Ouest sont dirigés par le seul mouvement du bras. Ces données en poches, on peut se lancer dans l’exploration du vaste univers sous-marin offert par le jeu. Puisque le but est d’observer la faune piscicole, vous devrez approcher les animaux afin de gagner leur confiance par le toucher via la Wiimote ou en leur donnant à manger. Après plusieurs caresses, les poissons réagissent finalement comme tous les animaux et viennent s’amuser autour du protagoniste. Par cette occasion, on parvient enfin à découvrir leurs noms et les traits caractéristiques de leurs espèces. Malheureusement, ces opérations se révèlent rapidement être rébarbatives, et coupent net le dynamisme de l’exploration.
Ocean 300 et plusRetour au sommaire
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C’est là que le jeu se démarque du bouquin de biologie pour faire place à un soupçon d’aventure. Habitant sur un voilier, le Gabianno plus précisément, vous avez tous les moyens nécessaires pour mener à bien vos recherches. Et votre renommée qui vous précède, alimente d’elle-même votre boîte mail dont les courriers vous enjoignent à réaliser des missions. Ces expéditions peuvent être, par exemple, pour le compte d’un écrivain qui souhaite sortir un book sur les espèces marines croisant au large de Manauraï, ou encore pour des clients en mal d’aventure et qui désire que vous leur serviez de guide. Dans ces deux cas et dans tous les autres, les missions sont en général peu intéressantes à cause du manque de challenge. Il aurait ainsi été appréciable de pouvoir participer à une véritable chasse aux trésors avec des lieux à éviter du fait de la présence de créatures hostiles ou de profiter d’un système de gain qui permit d’acheter son équipement. Mais Endless Ocean est tout autre. Il prétexte des missions pour servir la découverte et non l’inverse.
Poissonnier du dimancheRetour au sommaire
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En effet, l’univers du jeu d’Arika est vaste, trop vaste par rapport à la platitude du gameplay et du scénario. Une seule interaction est disponible dans le jeu. Il s’agit de caresser les poissons en secouant la Wiimote. C’est un comble pour un jeu qui se veut immersif ! On aurait apprécié pouvoir plonger soi-même, remonter à bord en se contorsionnant le poignet, nager avec les deux manettes de la Wii, mais que nenni. On doit se résigner à enclencher la nage automatique et à ne faire qu’écouter la bande-son magnifique, elle, interprétée par la chanteuse néo-zélandaise Hayley Westenra. Par sa voix et ses mélodies elle berce le joueur à la manière d’une comptine, qui se fond à merveille dans l’idée de calme des profondeurs. On en arriverait presque à fermer les yeux et à oublier la relative basicité des graphismes aliasés. Par son manque d’utilisation de la Wiimote, Endless Ocean se serait mieux porté sur une console nextgen. Reste son mode multijoueur qui permettra de partager ses découvertes avec un ami via le Wi-Fi Nintendo : l’occasion de s’endormir à deux.
Vidéo accompagnant ce testRetour au sommaire
Le verdictRetour au sommaire
En définitive, Endless Ocean se classe plus dans le ludo-éducatif que dans le jeu. Les centaines d’espèces représentées sont réellement le point fort de ce titre servi par une orchestration musicale digne d’un Grand Bleu. Cependant, la lassitude s’installe rapidement et l’envie de fermer les yeux n’est plus très loin. Le manque de diversité dans les actions réalisables fait d’Endless Ocean une encyclopédie, et personne ne lit un dictionnaire de bout à bout. C’est donc un logiciel à réserver aux passionnés de la faune sous-marine où tout simplement pour ceux qui seraient désireux d’avoir un peu plus d’interactivité que dans l’Encyclopédie Universalis.