Test LostWinds (Nintendo Wii, iPhone, iPad) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

LostWinds est sans aucun doute un bon exemple de ce qu’on espérait trouver sur le WiiWare. A savoir, un titre original qui n’a pas la prétention de se vendre à des millions d’exemplaires. Bref, un jeu indépendant qui ne répond pas forcément à une demande précise mais qui offre une vision propre aux développeurs. Mais n’allons pas trop vite car, si LostWinds reste assez singulier, il se nourrit aussi d’œuvres récentes, à commencer par l’immense Okami.


En effet, le titre partage avec le jeu de Clover une même admiration pour le geste qu’on pourrait qualifier de divin. Si dans Okami, on utilisait un pinceau pour redonner des couleurs au monde, ici, on contrôle le vent. LostWinds se place aussi comme une sorte d’extension à Wind Waker, dans le sens où Link ne pouvait disposer du vent qu’en lui donnant une direction (Nord, Sud, Est, Ouest). Dans LostWinds, on peut faire souffler le vent dans toutes les directions via la télécommande de la Wiimote et ainsi épauler Toku dans sa quête. Un simple mouvement de la main suffit à faire bouger les feuilles dans les arbres ou faire vaciller les différents personnages rencontrés dans le jeu.


On trouve deux héros dans LostWinds. Toku, le jeune garçon que l’on dirige avec le Nunchuk et Enril, l’esprit du vent, jouable avec la télécommande de la console. A chaque main son héros. Les deux avancent en symbiose et offrent à la Wii l’une de ses toutes meilleurs utilisations du combo Nunchuk/Wiimote. C’est le vent que l’on contrôle au début du jeu pour réveiller cet enfant qui semble s’être assoupi au beau milieu d’une clairière. Si ce dernier démontre certaines qualités, il ne doit ses exploits qu’à la volonté d’Enril. Et inversement, sans le courage de Toku, le vent n’est d’aucune utilité.

Pourtant, c’est tout de même le vent qui reste au centre de ce jeu. C’est Enril qui acquiert de nouveaux pouvoirs au fil de l’aventure. On pourra ainsi faire s’envoler Tuko bien plus haut, le faire planer pour amortir sa chute, souffler sur des braises pour enflammer de grosses racines et même créer un vortex pour ouvrir certains passages ou projeter plus violemment divers objets. Et bien entendu, le vent sert avant toute chose à franchir les nombreux gouffres puisqu’on est tout de même devant à un jeu de plates-formes.


Mais comme Toku n’a pas les capacités physiques du bondissant Mario, le moindre passage surélevé exige l’intervention du vent. Pour cela, il faut maintenir le bouton A de la Wiimote appuyé (le jeu passe alors momentanément au ralenti), indiquer le sens du vent, puis relâcher. Et répéter la manœuvre pour effectuer un nouveau « saut ». On pourrait penser que la pression du bouton A est inutile mais c’est, au contraire, toute la force du gameplay. On ne se contente pas de « mimer » comme dans la majorité des titres du catalogue de la Wii, on associe notre mouvement à un contrôle classique, à l’aide des boutons de la télécommande.


Le timing est donc pris en compte ; l’essence même du jeu de plates-formes, même s’il prend ici une autre apparence. En effet, le saut est d’abord vertical avant d’être horizontal. Par conséquent, le vide redouté n’est pas nécessairement celui qui existe entre deux plates-formes mais bien celui qui s’invite sous nos pieds à chaque envolée. Il n’existe d’ailleurs aucun trou sans fond dans LostWinds. Dès lors, toute la difficulté du jeu est de rattraper au vol le personnage pour lui donner une nouvelle impulsion, de le maintenir dans les airs.

Outre ces phases de plates-formes, LostWinds repose aussi sur de nombreuses énigmes, comme on peut en voir dans la série des Zelda ou dans le très récent Zack & Wiki. Sans atteindre la complexité du jeu de Capcom, le titre de Frontier Developments offre quelques passages qui demandent que l’on se creuse un minimum la cervelle. Il partage aussi avec Zack & Wiki une même façon de représenter les niveaux. Ce n’est pas aussi pictural que dans ce dernier (où un niveau = un tableau complet) mais le monde est vu comme un tout composé de différents univers (forêt, grottes, cascades, villages).


L’ambiance très bucolique du titre s’inscrit, comme Okami, dans le folklore nippon : la nature omniprésente avec ses cerisiers japonais, la musique (discrète) aux sonorités typiques mais aussi les costumes des personnages. Pour un titre WiiWare, celui-ci s’en sort d’ailleurs très bien avec une esthétique très réussie et cohérente. De plus, son scénario, classique, s’inspire de légendes divines et d’esprits gardiens. L’un d’eux est Enril, qui doit protéger Mistralis d’un autre esprit gardien, Balasar, ivre de dominer à lui seul le village magique.


D’une certaine façon, LostWinds pourrait s’assimiler à un super niveau de Zack & Wiki, même s’il n’égale jamais la science du level design de ce dernier. On se souvient qu’il fallait parfois une bonne heure pour parvenir à venir au bout des stages les plus difficiles des aventures des pirates. Il vous faudra entre 3 et 4h pour terminer LostWinds, premier épisode d’une série en devenir. Téléchargeable pour 1000 points Wii (10 €), sa durée de vie est honorable. C’est peut-être aussi sa force, le titre n’ayant pas le temps de se répéter. Une suite est d’ores et déjà en préparation. Les développeurs promettent un nouveau gameplay. On l’attend avec impatience.

[S][S][S][S][S][S][S]

voir + de vidéos du jeu

En quelques heures, LostWinds parvient à créer un univers lyrique et reposant. C’est au rythme et au son du vent qu’on se laisse bercer par ce titre malin, attachant et prenant. Il ne dispose pas seulement d’une ambiance onirique réussie, il repose aussi sur une utilisation judicieuse de la Wiimote, ce qui offre une nouvelle façon d’appréhender le jeu de plates-formes. Mais comme tout rêve, dans lequel on se sent bien, LostWinds est forcément trop court.