Test Mountain Bike Adrenaline (PS2) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Cette journée avait plutôt bien commencé. J’avais réussi à attraper mon RER à ne pas me prendre la porte du tramway dans le nez et j’étais à jour dans mon planning. Pas de pluie à l’horizon, rien ne pourra briser mon enthousiasme. Rien, sauf cette terrible nouvelle. Il est là, en lettres noires sur fond blanc : Mountain Bike Adrenaline. Après avoir vérifié à plusieurs reprises que je ne m’étais pas trompé sur mon planning, (on sait jamais, bien regarder que c’est la bonne ligne, la bonne personne)…et après avoir demandé confirmation à mon Redac-chef j’ai finalement dû me résigner.

D’humeur tout de suite bien plus morose, j’ai décidé malgré tout de ne pas me laisser trop facilement avoir par mon à priori. Je lance donc le jeu pour me trouver nez à nez avec le menu le plus cheap qu’il m’ait jamais été donné de voir. Ce n’est pas grave, mon amour pour le vélo vaincra. Toujours garder ça à l’esprit. Trois modes de jeux sont accessibles dès le début, un programme alléchant. Chrono, Arcade ou Challenge, je me tâte. Finalement je décide de me lancer dans le mode chrono « rider le plus vite possible jusqu’à l’arrivée ».


Ah j’aimerais bien oui. Dans un vrai bon jeu, j’aurais pu rider très vite, j’aurais même pu avoir des sensations de vitesse. Sauf que là les développeurs n’ont pas tellement intégrés ce concept. Mais avant d’en arriver à ce niveau là, je crois qu’il est important de mentionner le choc visuel incroyable en lançant le jeu. Outre le fait que le premier challenge lancé se traduise par un freeze, non vraiment, soyons fair-play, passons là-dessus.
Non, je parle de cette immensité de pixels monochromes représentant un paysage. Vous admireriez n’importe quel jeu Nes que vous le trouveriez plus joli. C’est fade à mourir, la profondeur de champ est complètement inexistante. Et c’est sans mentionner la modélisation du personnage subtilement carrée. Vous ne saviez pas qu’il fallait se déboiter l’épaule pour tourner le guidon d’un vélo ?

Mais il suffit de se remémorer de vrais paysages à la place, c’est bien connu les meilleurs jeux ont les pires graphismes. Ce premier choc passé j’essaye de remporter les premières épreuves des trois modes différents. Sauf que la maniabilité est un enfer. Le personnage se retrouve coincé 5 minutes dans la moindre branche, dans le moindre buisson, contre le moindre caillou. A chaque fois que la sensation de prendre un peu d’élan commence juste à se faire sentir, le personnage arrive toujours à se ralentir par un moyen ou par un autre. La jouabilité pénible et peu rythmée emprisonne complètement le gameplay.


Dynamisme, c’est le mot clé en principe dans ce type de jeu. Là c’est juste, mou. Les challenges ne présentent vraiment pas d’intérêt, il faut la plupart du temps suivre religieusement le chemin qui est indiqué en passant bien par chaque étape du parcours. Et souvent le parcours est horrible. Les épreuves d’agilité par exemple. Quel est l’intérêt de faire subir au joueur des épreuves d’agilité quand la maniabilité est complètement imprécise. On a juste l’impression de pédaler dans la semoule.

Plus je passe de temps sur ce jeu plus je réalise à quel point je suis en train de le perdre. Mon amour pour le vélo ne parvient pas à vaincre toutes les lacunes du soft. Ah si quand même, on peut souligner la caméra, ah vraiment soulignons-là celle-là, elle est bien en place. Par contre tout ce qui est mode « arcade », « freeride » pour réaliser des « figures », oubliez. Le personnage ne prend de toute façon jamais assez d’élan pour pouvoir effectuer le moindre trick. On peut utiliser une jauge de concentration pour ralentir le temps et effectuer ses tricks. On est aussi sensé pouvoir changer de vitesse. Mais comme on a autant de prise sur son vélo qu’un poussin sur le réchauffement climatique on ne peut pas vraiment jouer avec ces deux facteurs. La plupart du temps on tente de comprendre pourquoi on a fait une « chute fatale » en tombant d’un mètre de hauteur.

La difficulté se trouve de ce fait incroyablement accrue. Non pas que le jeu soit lui-même difficile, simplement l’ensemble de la réalisation le rend impraticable. D’autant que même si vous réussissez les challenges, aucune progression n’est possible tant que vous n’entrez pas dans le classement interne du jeu. Un dernier élément maintenait malgré tout mon enthousiasme : l’idée de faire subir le même sort à l’un de mes collègues dans le mode multijoueur. Le malheur est toujours moins pesant à deux. J’ai simplement omis de remarquer qu’il n’y a pas de mode multi.


Voilà, une belle et plaisante journée, gâchée par un simple jeu. Mountain Bike Adrenaline featuring Salomon est l’exemple même du très mauvais soft. Même si vous vous ennuyez comme jamais, ne troquez pas l’ennui contre la déprime. Il y a un tas d’autres choses à faire que de jouer à un jeu aussi mal réalisé, aussi alléchant le prix soit-il. Passez votre chemin, il en va de la sauvegarde de ma journée mais surtout de l’honneur du cyclisme en montagne et de la grandeur du jeux vidéo.