Test Touch Detective (Nintendo DS) : 5/10 sur JeuxVideo.fr

La portable au stylet de Nintendo semble être le support idéal pour les jeux d'aventures dans le style point & click. Paradoxalement, ces derniers sont quasiment inexistants. Même si certains titres tels que Phoenix Wright, Another Code ou Hotel Dusk sont typiquement orientés aventure, ce ne sont pas véritablement des point & click dans le style que nous connaissons sur PC. Néanmoins, voici que nous arrive directement du pays du Soleil Levant Touch Detective, un jeu d'aventure point & click... à la sauce japonaise.



La jeune Mackenzie est l'héroïne des quatre scénarios proposés par les développeurs de chez Succes. Encore enfant, elle est amenée à prendre la succession de l'affaire de détective de son père et elle est bien décidée à mener à son tour une brillante carrière. Elle est pour cela assistée de Funghi, un champignon pouvant se révéler parfois utile qui la suit partout, et de Cromwell, le majordome, capable de créer des tas d'inventions et de réparer à peu près tout. Ses deux amies sont à ses côtés également : Pénélope par qui les cas étranges vont arriver, et Chloé qui tente de résoudre les affaires de Mackenzie avec plus ou moins de succès.

Les relations entre nos divers protagonistes sont source d'humour. En effet, les situations, très japonaises, donnent lieu à des dialogues et des animations pouvant faire sourire au début, les dires de Mackenzie étant contrebalancés par ses pensées et ses expressions faciales qui s'affichent sur l'écran du haut. Hélas, tout cela reste assez naïf : les personnages sont des enfants et l'humour est celui de leur âge. Tout cela fait que, très rapidement, l'effet humoristique tombe à l'eau et que l'écran du haut n'est quasiment jamais consulté.

Après avoir pris son thé matinal et utilisé le téléphone pour accéder aux enquêtes, Pénélope surgit pour proposer la première affaire. Chaque affaire résolue permet d'accéder à la suivante tandis qu’un scénario bonus devient accessible dès la fin de la première histoire. Ce chapitre bonus permettra de rendre toutes sortes de services aux personnages rencontrés au cours des enquêtes, et surtout de compléter sa Liste Touch. En effet, au cours de chaque scénario, Mackenzie aura l'occasion de toucher divers éléments dont elle garde une trace et retranscrit ses sensations dans la Liste Touch, le but étant de trouver les cinquante objets bien dissimulés dans les divers lieux.



Les quatre histoires seront l'occasion pour Mackenzie de retrouver un voleur de rêves, de libérer Pénélope qui a été kidnappée, de sauver une fée des glaces et de trouver le meurtrier des puces savantes dans un cirque. Vous l'aurez compris, l'esprit est assez absurde et loufoque. Ce sentiment est renforcé par le fait que Mackenzie, en dehors de ses amies, évolue dans un monde rempli d’êtres ressemblants à des zombies et autres créatures de Frankenstein, requins et oies. Le tout créant une atmosphère particulière bien sympathique, un univers proche de Tim Burton et des oeuvres telles que l'Etrange Noël de Monsieur Jack ou encore Les Noces Funèbres. Cette touche si particulière est certainement ce qui sauve le titre. Graphiquement très agréables, les six lieux à visiter sont bien détaillés, et même s'ils ne fourmillent pas d'animations, ils n'en restent pas moins visuellement accrocheurs. Les animations de nos héroïnes sont assez fines. De nombreuses musiques variées et sympathiques nous accompagnent tout au long de l'aventure.

Seulement voilà : à vouloir faire dans l'étrange et l'absurde, on se retrouve dans une mécanique laborieuse et poussive. Mackenzie, en menant ses enquêtes, récupérera divers objets qu'elle pourra examiner en détail, assembler avec d'autres et utiliser sur un élément du décor ou donner à quelqu'un. Elle discutera avec les quelques personnages, peu nombreux, qu'elle rencontrera dans les divers lieux de façon à obtenir des indices et comprendre les tenants et aboutissants de chaque affaire. Et c'est tout. Le jeu ne nous propose aucune énigme ou puzzle qui nous fasse sortir du cadre du « je discute ou j'utilise un objet ». Le côté décalé voulu par les créateurs finit par desservir le titre, qui d'une part souffre d'une très grande linéarité et d'autre part pêche véritablement par le manque de logique dû à l'absurdité des situations rencontrées. Si bien que rapidement on est bloqué bêtement en raison d'une action dont on se demande bien pourquoi il fallait faire cela à ce moment. Au final, on se retrouve à essayer tous les objets sur tout et n'importe quoi en espérant que cela débloquera la situation. On passe alors énormément de temps à se déplacer de lieu en lieu pour tenter de comprendre quel illogisme nous a échappé.

Dans les premiers temps des jeux d'aventures, il était courant de rencontrer cet aspect loufoque, décalé et humoristique : il suffit pour cela de penser ne serait-ce qu'aux premiers Monkey Island. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et nous sommes maintenant plus habitués à des jeux qui, même s'ils proposent un univers décalé, gardent une logique compréhensible. Ici ce n'est pas vraiment le cas la plupart du temps. L'imaginaire japonais nous est peut-être encore trop étranger pour nous permettre de nous immerger totalement dans ce genre d’univers.



Touch Detective nous projette dans un univers décalé au style agréable et amusant, mais on déchante rapidement devant l'illogisme de certaines situations bloquantes. Assez court - comptez entre huit et dix heures pour le terminer malgré tout -, il séduira les amateurs des univers typiquement japonais. Probablement le premier jeu d'aventure point & click sur DS, mais pas encore dans les règles de l'art.



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