Test Ninja Reflex (Nintendo Wii, Nintendo DS) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

« Les arts martiaux servent à perfectionner la volonté ». C’est avec cette sage phrase que vous accueille votre Sensei, votre nouveau maître de Ninjutsu. Si cette maxime n’est pas la devise de la discipline des Ninjas, elle la reflète parfaitement. Petit, mince, chauve, nanti d’une longue barbe grise et d’une paire de ces tongs en bois (appelée Geta), il possède tout l’attirail du maître. Si ce n’est la voix. Le choix des traducteurs français de lui donner une voix sans accent chinois pourrait passer pour un manque de réalisme, mais cela permet en réalité de dépasser l’éternel cliché de la voix du serveur du Chinois d’à côté. Tout au long du jeu, notre sage ne cessera de répéter que l’art d’être un Ninja ne consiste pas à sauter sur tout ce qui bouge, mais une véritable discipline de vie, davantage basée sur la défense que sur l’attaque. Une fois briefé, choisissez un pseudo, formé d’un nom et d’un adjectif. En sélectionnant une touche, Ninja Reflex propose même de vous en fournir un aléatoirement. Le résultat donne parfois des choses venues d’ailleurs : Bambou Aguicheur, Pétard Absolu, Guerrier Complexe, etc.


Il est temps de passer à la pratique. Six exercices sont mis à disposition au départ, pour votre première ceinture, de couleur blanche. Le lancer de Shuriken, ces étoiles de métal pointues, fait appel à votre précision et à vos réflexes. Des panneaux de bois représentant des guerriers apparaissent un peu partout sur l’écran du bas, à vous d’en éliminer un maximum. Un clic avec le stylet sur votre cible et un mouvement vertical pour mimer le geste, et le tour est joué. L’épreuve de pêche à main nue demande davantage de patience et de minutie. Des poissons Koi de trois tailles différentes se déplacent dans une marre, à vous d’en attraper le plus possible sans brusquerie. Le moindre mouvement grossier effraie en effet les animaux sous-marins. Plus votre prise est petite, plus elle vous rapporte de point. Dans Horatu, votre objectif est de saisir le plus de lucioles possibles dans un temps imparti. L’épreuve d’Hashi consiste à attraper des mouches avec des baguettes chinoises, sans les écraser. Visez, tapez du stylet sur votre prise et glissez la dans un bol et le tour est joué. L’inévitable Katana n’est bien évidemment pas oublié. Des Onis, guerriers traditionnels chinois, s’attaquent à vous. Parez leurs attaques et éliminez-les d’un mouvement vertical ou horizontal. Enfin, l’entraînement au Nunchaku est plutôt sommaire : il s’agit de dessiner un huit horizontal avec le stylet, puis de détruire les objets lancés par le Sensei face à vous, d’une simple pression sur L ou R.


Pour chaque type d’épreuve, plusieurs types de défis s’offrent à vous, présentant des difficultés variables. Par exemple pour l’exercice des Kois, vous devez pêcher un seul poisson, mais minuscule, rapide et dans un temps limité. A chaque entraînement réussi, une fois tous les défis remportés, vous obtenez un joyau vert. Une fois tous les joyaux obtenus pour chaque ceinture, vous passez une évaluation. Maître Sensei choisit au hasard trois des six entraînements et vous attribue une note. Au fur et à mesure que vous vous transformez en guerrier tout de noir vêtu, les ceintures de couleurs s’enchaînent mais un constat apparaît : il s’agit toujours des même épreuves. Ne cherchez pas à en débloquer davantage, il n’y en a pas ! Seule la difficulté va en s’accroissant. Logiquement, un amer sentiment de répétition s’installe. Les plus acharnés tenteront de décrocher la ceinture noire, 11e échelon de l’art martial. Unique contenu déblocable, la possibilité d’utiliser davantage de noms et d’adjectifs pour le pseudo. Un peu léger. Et si l’envie vous prend d’assassiner votre voisin après une séance de Ninja Reflex, vous pouvez toujours vous adonner à une séance de méditation. Pas besoin de la console, branchez juste un casque pour assurer votre concentration et laissez vous guider par maître Sensei.


S’il y a un point sur lequel Ninja Reflex parvient à nous surprendre, c’est sa qualité graphique. Toute proportion gardée à l’égard de la console portable de Nintendo, les textures du jeu édité par EA sont surprenantes de fluidité. Les couleurs sont nettes, vives, mais pas criardes. Les esquisses qui s’affichent lors des courts laps de chargements sont remarquables. Une agréable surprise. Un regret cependant, la non utilisation de l’écran supérieur. Seul l’écran tactile est sollicité, certes judicieusement, mais la partie supérieure de la DS aurait mérité davantage d’attention. Pour ce qui est de la bande-son, pas vraiment de quoi bondir au plafond. La concentration étant de mise sur chaque exercice, les ambiances sonores sont souvent zen, relaxantes. Enfin le multijoueurs permet de jouer jusqu’à quatre sur une seule console, tour à tour. Mais trois épreuves sur six sont disponibles seulement (Koi, Katana et Nunchaku), proposées avec trois niveaux de difficulté (Apprenti, Guerrier et Maître). Sans grand intérêt. Pas de multi en téléchargement DS possible, ni de multi à distance, ce qui aurait pu se révéler un poil plus excitant.


Si l’on écarte quelques exceptions, les jeux exploitant l’univers Ninja sont trop souvent décevants. Ninja Reflex aurait pu être l’une de ces exceptions en proposant une exploitation judicieuse de l’écran tactile, mais son manque de profondeur et son extrême répétitivité gâchent le tout. Seule la qualité honnête des graphismes rattrape un peu le niveau global du titre, mais l’absence quasi-totale de multi achève le joueur tel un coup de nunchaku derrière la nuque.