Test de Paraworld
SOMMAIRE
Avec ses tonnes de screenshots alléchants lâchés par grappe de 50 et son background sortant des sentiers de l’heroic-fantasy ou de la science-fiction empruntés bien trop souvent par la concurrence, il est indéniable que Paraworld soit attendu au tournant par de nombreux amateurs de STR blasés. Le jeu des allemands de SEK possède en effet tous les atouts pour sortir des joueurs lassés du lot de STR plutôt moyens sortis cette année. Hélas, triple hélas, il semble bien qu’à l’instar de Rise of Legends, Paraworld n’est qu’un STR de plus dans le monde impitoyable et peu novateur des jeux de stratégie. Explication, silex en main…
Denvers n'était pas le dernierRetour au sommaire
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Paraworld est donc univers parallèle préhistorique où se côtoient hommes et dinosaures. Trois tribus se partagent le territoire de Paraworld : les hommes du Nord, costauds et couverts de peaux de bêtes, sont des sédentaires affirmés axés sur la défense et les grosses unités de corps à corps qui tâchent. Les bourrins quoi. Les cavaliers de la poussière, à l’inverse, sont un peuple nomade, vivant dans des bâtiments constructibles rapidement mais fragiles, et vivant en parfaite harmonie avec son environnement. Ils sont donc naturellement orientés vers l’attaque. Enfin, le Clan du Dragon se concentre sur la vitesse, la furtivité et la fourberie pour venir à bout de leur l’ennemi. Ces trois camps jouables qui diffèrent autant par leur look que par leur façon de jouer vont croiser chacun leur tour nos héros en quête d’une porte de sortie de ce monde hostile.
ParAge of EmpiresRetour au sommaire
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Pourtant Paraworld tente une synthèse assez réussie du gameplay des grandes séries du STR de ces dernières années. On retrouve ainsi le concept des decks d’unités et de la récolte des ressources (au nombre de trois) propre à Age of Empires 3, et la micro-gestion et le levelling des héros de Warcraft 3. Et de fait, l’utilisateur familier des STR ne sera en aucun instant décontenancé par le gameplay vu et revu de Paraworld. Deux nouveautés font malgré tout leur apparition : l’Army controler dont les développeurs n’ont cessé de nous vanter les mérites durant les mois de conception, et le système d’expérience des unités assez particulier. L’Army Controler est parti d’une bonne idée : réduire et rendre plus pratique l’interface de sélection des unités. Plutôt que d’avoir une interface prenant un quart ou un tiers de l’écran comme dans les STR habituels, celle-ci vient se greffer en transparence sur le côté de gauche de l’écran, et affiche toutes les unités produites dont on dispose. Hiérarchisée en 5 étages correspondant aux 5 niveaux d’expériences que peuvent atteindre les unités, elle permet en théorie de savoir en un instant où se trouve telle unité ou de sélectionner très précisément les unités que l’on désire. Dans les faits, elle n’est pas aussi pratique qu’ont bien voulu le penser les développeurs et se révèle bien vite encombrante, malgré la possibilité de la cacher (mais on se retrouve alors sans interface). Le système est assez bancal donc, et dans les moments de stress, lors de rush ou de combats à gérer à la micro-seconde près, l’Army controler se révèle bien trop imprécis dans la sélection des unités. La faute à des carrés de sélection trop petits. L’autre nouveauté, mieux exploitées cette fois-ci, est le système d’expérience. Contrairement à un Warcraft ou seul le héros engrange de l’expérience en creepant, dans Paraworld l’expérience s’accumule comme une ressource et peut être distribuée à n’importe quelle unité.Classiquement, plus l’unité monte en niveau plus elle fait de dégâts. Il est naturellement toujours conseillé de monter en priorité ses héros pour débloquer des compétences surpuissantes. Mais cette bonne idée devient intéressante lors des passages au niveau supérieur. Quand on promeut une unité au niveau supérieur (il est possible de la faire quand on veut du moment que l’on dispose de l’expérience nécessaire), celle-ci recouvre entièrement sa santé. Conséquence directe, dans les combats, rien n’est jamais perdu tant que la jauge d’expérience est bien remplie, il suffit de faire monter en niveau les unités blessées. Une technique cruelle qui donne lieu à des retournements de situation tragique lors des parties multijoueurs.
Malgré ces deux nouveautés, on regrette que les développeurs aient pris si peu de risque au niveau du gameplay.Celui-ci a fidèlement copié les bonnes idées des concurrents. Finalement, si l’on met de côté son univers original, rien ne le différencie tellement de ses rivaux directs. Il manque l’étincelle pour enflammer le gameplay et faire de Paraworld une expérience de jeu inédite, comme, par exemple, Dawn of War avait réussi à le procurer lors de sa sortie. C’est dommage, vraiment, surtout quand on voit le travail de titan accompli sur la réalisation.
Une réalisation d'orfèvreRetour au sommaire
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Comble du bonheur, le jeu se paie également le luxe de tourner parfaitement sur une machine moyenne et de ne souffrir d’aucun bug graphique. Les camps en présence nous ont semblé dans l’ensemble bien équilibrés, chacun possédant ses points forts et ses points faibles, même si le Clan du Dragon est un peu délicat à prendre en main. L’IA est correcte sans être impressionnante, elle remplie bien son rôle avant de passer sérieusement au mode multijoueurs. Finalement le seul gros défaut technique que l’on note sont les combats impliquant un grand nombre d’unités. Ils deviennent brouillons et l’on ne retrouve plus ses propres unités dans la tas, la faute à des unités-dinosaures impressionnantes mais qui prennent bien trop de place à l’écran. Dans les batailles qui demandent une micro-gestion pointue on s’énerve vite de ne plus retrouver son groupe d’archer perdu au milieu de la baston et l’on passe un temps infiniment long à les retrouver via l’Army controler. Agaçant, surtout pour un jeu qui a de grandes prétentions en multijoueurs. Ne doutons pas qu’un patch fera bientôt son apparition pour corriger ce défaut.
Le verdictRetour au sommaire
Paraworld n’est pas un mauvais STR, bien au contraire. Bénéficiant d’une réalisation technique parfaite, d’un background original et d’un gameplay solide, synthèse des poids lourds du genre, il plaira sans conteste aux habitués de Age of Empires 3 ou de Warcraft 3 en manque. Mais contrairement à ces deux pointures, Paraworld manque cruellement d’originalité sur le fond. On joue à Paraworld comme on joue à n’importe quel STR, puis on l’oublie. Il manque la petite touche de gameplay en plus qui aurait fait de ce titre un incontournable, et c’est bien dommage…