Test Rebel Raiders : Operation Nighthawk (PS2, Nintendo Wii) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Dans la série on dépoussière les vieux jeux Playstation 2 pour les adapter sur Wii à la va-vite, je voudrais Rebel Raiders : Operation Nighthawk. Disponible depuis maintenant trois bonnes années sur la seconde Playstation et sur PC, le jeu de Kando Games se voit adapté sur Wii pour des raisons qu’on imagine purement philanthropiques. Déjà très moyen à l’époque de sa première sortie, voyons comment le développeur français a retravaillé son titre pour le rendre plus acceptable… ou pas.



Malgré tout ce que peuvent dire la jaquette et le livret, ne cherchez pas une once de scénario dans le jeu. Après un tutorial assez basique mais efficace, nous voilà directement plongé au cœur du combat. Peu de cut-scenes, pour une histoire au final simplissime et peu intéressante. Rebel Raiders nous met aux prises avec l’Union of World Nations, un regroupement d’états devenu tyrannique. Nous faisons parti de l’Alliance of Independent States, des rebelles bien décidés à sortir victorieux de ce combat pour la liberté. Maigre, bien maigre comme scénario. Mais puisque Rebel Raiders est un jeu d’arcade, il n’y a donc pas vraiment de quoi crier au loup. On enchaîne les missions les unes après les autres, sans réel lien logique entre elles. Pour l’immersion, c’est raté. On aurait pu apprécier le fait d’avoir, dans presque toutes les missions, une tripotée d’alliés à nos côtés, mais leur inefficacité flagrante les rend particulièrement inutiles. Oubliez les interactions en plein conflit et les retournements de situation dont nous abreuve la série Ace Combat, il n’en est pas question ici.





Adoptant une jouabilité proche du prochain Sky Crawlers, RR vous impose de piloter vos avions de chasse à l’aide du Nunchuk, la Wiimote ne servant qu’à accélérer ou ralentir. Tir principal, tir secondaire, arme spéciale et esquive seront vos seules possibilités, pour un titre qui mise tout sur les sensations de combat. Si en dogfight, et ceci après quelques minutes de prise en main quand même, l’expérience n’est pas catastrophique, difficile de tolérer l’accrochage de cibles au sol, qui se fait sans lock et vous oblige à redoubler de dextérité et de patience pour en venir à bout. Les nombreux problèmes de collision et les ennemis capables de manœuvres invraisemblables rendent le tout particulièrement fastidieux et frustrant, la difficulté de l’ensemble étant de plus globalement assez élevée. Heureusement que les munitions sont illimitées, et que les armes spéciales restent suffisamment efficaces pour abréger les souffrances de vos ennemis (ou les vôtres, au choix). L’esquive est un gag, tant elle est facile à réaliser, mais ce qui choque le plus dans RR est sa mollesse. Les sensations de vol sont globalement peu entrainantes, la précision aléatoire des commandes n’aidant pas spécialement à ce niveau. Les ennemis sont toujours sensiblement les mêmes, et si les environnements offrent un minimum de variété, cela n’est vraiment pas suffisant pour nous faire aller au bout de l’aventure pour débloquer tous les avions, ou même connaître le dénouement de ce palpitant récit.

Sensations proches de zéro, affrontements Sol/Air minables...on est loin d'After Burner...



Techniquement, le jeu fleur bon les dernières années de la N64 (ou les premiers jeux PS2, au choix), avec des textures pauvres, un design peu inspiré (vaisseaux comme avions et décors) et une bonne dose de saccades pour couronner le tout. Quelques belles couleurs viennent quand même nous rassurer sur les choix artistiques de nos amis de chez Kando, sans que l’on puisse crier au génie pour autant. Les bruitages quelconques rendent l’immersion encore plus compliquée, et si les pistes musicales sont globalement réussies, leur faible nombre énervera même le moins exigeant des mélomanes. Les dix-sept missions du jeu (auxquelles on peut ajouter dix-sept défis, avec des exigences de temps, armes etc.) vous prendront au final pas mal de temps à boucler, si jamais une once d’intérêt subsiste plus de quelques heures. On ne regrette donc pas tellement qu’aucun mode multijoueur ne vienne varier un tantinet l’action.

La variété des environnements masque mal la pauvreté graphique du jeu



Déjà limite (voire raté) il y a trois ans sur PS2 et PC, Rebel Raiders ne s’offre aucune cure de jouvence sur Wii, pour un résultat carrément inacceptable en 2008. Jouabilité imprécise, combats mous, affrontements Air/Sol imbitables et graphismes antédiluviens caractérisent donc le titre de Kando, qui s'offre le luxe d'être proposé au prix scandaleux de 45€. Nous ne pouvons que plaindre l’imprudent qui se laissera tenté par l’aguichante jaquette, qu’il aura fièrement déniché au fin fond d’un rayon obscur, entre Baby Foot et Sport Island. A éviter, tout simplement.




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