Test de The Eye of Judgment
Voilà un jeu qui nous titille. Voilà un jeu qui bouscule nos habitudes. Voilà un jeu qui mélange les genres avec audace. Jeu de cartes ? Jeu de plateau ? Jeu vidéo ? Un peu de tout ça. Bizzare hein ? En tout cas, c’est loin d’être désagréable. Voici notre jugement sur cette drôle de bête.
Une carte maîtresseRetour au sommaire
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Chaque joueur peut poser une créature par tour et par territoire. Cinq bêtes en jeu sous votre contrôle et vous pouvez crier victoire. Enfin, ce n’est pas si simple. Il faut prendre en compte les caractéristiques de chaque créature, les poser au bon moment, dans la bonne direction, sur le bon territoire, gérer ses plans d’attaque et de défense, ses ressources énergétiques et anticiper les coups de l’adversaire. La marge de progression est conséquente et il y a pléthore de petites subtilités à connaître pour acquérir un niveau de jeu correct. La mécanique fonctionne à la perfection et rares sont les tours où on n’a pas de choix à effectuer. C’est sûrement à ça que l’on reconnait un bon jeu de cartes, un truc accessible qui révèle peu à peu son potentiel après chaque partie.
Plus précisément, TEoJ est un jeu d’invocations et de conquête. Il y a bien quelques sortilèges mais ils sont relégués à un second plan. Ce sont les créatures qui annexent et qui protègent vos territoires. Elles ont une attaque, une défense, un coût d’invocation, un coût d’activation (pour activer une capacité, attaquer ou pivoter), des capacités spéciales (parfois) et des zones d’attaque et de défense (les créatures ne peuvent attaquer n’importe où et n’importe qui). Le placement est stratégique. Encore plus quand on sait que chaque monstre et chaque territoire sont assimilés à un élément naturel (bois, eau, feu, terre, biolithe). Si la créature est invoquée sur son territoire de prédilection, elle gagne un bonus. Si elle est invoquée sur son élément opposé (eau/feu, terre/bois – le biolithe est neutre), elle subit un malus. Le placement ne laisse aucune chance au hasard.
Question ressources, on retrouve le célèbre « mana ». Chaque joueur en obtient deux par tour, automatiquement, plus un autre chaque fois qu’une créature périt. Et c’est à peu près tout ce qu’il faut savoir pour bien débuter dans TEoJ. Pour autant, comme nous le précisions, il y a un tas de petites subtilités et de réflexes stratégiques qui s’apprennent sur le tas et qui en font un jeu intéressant sur la durée.
Intérêt et limitationsRetour au sommaire
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Voilà la fonction de la vidéo, celle d’animer les débats, celle de faire vivre les créatures à l’écran, celle de rendre l’expérience autrement plus excitante et vivante. A ce sujet, même si la réalisation technique ne casse pas des briques, les graphismes sont plus que satisfaisants : beaucoup de couleurs, beaucoup d’effets visuels, des unités bien modélisées et des animations très réussies pour la plupart. On regrettera juste le manque de variété dans les environnements (ça bastonne toujours dans une arène), rattrapé heureusement par la belle gueule des différentes unités. On est face à un bestiaire emprunté à la Fantasy et aux univers Steampunk où se côtoient elfes, nains, démons et autres machines futuristes.
L’autre immense apport du jeu vidéo se trouve du côté de l’I.A., cet adversaire prévisible à qui l’on reproche ailleurs tant de choses. Chaque joueur de cartes vous le dira (moi le premier), avoir un adversaire docile à portée de main est une véritable bénédiction. La machine peut adopter cinq profils de difficulté différents, et force est de constater qu’à partir du niveau Normal, elle se débrouille vraiment bien. Bien entendu, c’est toujours plus agréable d’affronter un adversaire humain, et c’est possible, avec un partenaire sur la même console ou sur Internet via le mode Réseau.
TEoJ a néanmoins quelques limites. D’abord, le corpus de cartes disponibles à l’heure actuelle est assez limité puisqu’il existe à peine plus d’une centaine différentes. On en fait rapidement le tour, puis on se lasse fatalement. De la sortie de nouvelles extensions dépendra en grande partie la réussite du projet de SOE. On pourrait également trouver d’autres petits détails en fouillant bien : l’absence d’un mode scénarisé en solo (ça aurait pu marcher), la musique électronique insupportable, le tutorial décourageant, les cartes pas très belles ou encore le tapis de jeu façon chiffon pour laver les vitres. Mais bon, n’abusons pas et ne boudons pas trop notre plaisir, TEoJ est un jeu agréable, vivant et original, et c’est déjà suffisamment rare de nos jours.
Extraits du jeuRetour au sommaire
Le verdictRetour au sommaire
Bien fichu, divertissant, vivant, étonnant, original, TEoJ est une vraie bonne idée avec une vraie réalisation sérieuse. Les mécanismes de jeu sont simples mais suffisamment bien étudiés pour que chaque partie soit stratégiquement intéressante. Voilà une bonne idée de cadeau pour les amateurs de cartes comme pour les non-initiés.