Test Totally Spies : Totally Party (Nintendo DS, PS2, Nintendo Wii) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Est-ce seulement une impression où les jeux destinés uniquement aux filles sont en pleine effervescence ces temps-ci ? Entre la frénésie de titres avec des chevaux, poneys et autres bestioles à crinière et des hits tels que Deviens Miss France et Léa : Passion Vétérinaire, les gamines sont la cible de bien des attentions… et de bien des navets admettons-le. Avec Totally Spies, dessin animé populaire mettant en scène trois jeunes espionnes américaines, Ubisoft s’est engouffré dans ce segment relativement nouveau en éditant un party-game à la gloire du trio californien. Déjà sorti modestement sur PS2 en octobre dernier, Totally Spies : Totally Party débarque cette fois-ci sur Wii où gameplay et support semblent plus adaptés pour séduire la clientèle-cible.

Avant de décrire les mini-jeux en tant que tels, abordons le mode « histoire ». Par l’intermédiaire de dix chapitres, composés comme des épisodes du dessin animé, vous devrez ni plus ni moins sauver le monde, ce dernier étant tantôt la terre entière, tantôt le magasin de fringues le plus branché de Beverly Hills. Les missions, toutes découpées de la même manière, débutent par un laïus de Jerry, le chef snob des services secrets et s’achèvent par une blague tout à fait dans le ton de la série. A ce sujet, remarquons que le doubleur français de Jerry a repris du service pour accompagner son personnage dans le jeu vidéo. Les filles, quant à elles, sont muettes comme des carpes à l’exception d’odieux cris stridents poussés de temps à autre.

Une fois le méchant de l’histoire présenté, vous vous retrouvez sur un plateau doté d’un circuit de cases. Vous et votre adversaire devrez lancer tour à tour un dé pour avancer d’un certain nombre de case, obtenir des bonus et surtout diminuer la barre de vie de l’opposant. Pour se faire, plusieurs moyens s’offrent à vous. La méthode fastidieuse consiste à échouer sur une case « objets » et à obtenir un shuriken capable d’ôter un point de vie au vilain. L’autre possibilité, beaucoup plus pertinente, nécessite de tomber sur une case mini-jeu.

Les mini-jeux, centres névralgiques de ce soft, peuvent donc se laisser découvrir avec enthousiasme. Mais très vite, la sensation d’avoir affaire à du sous Lapins Crétins nous saute au visage pour nous coller une myxomatose fulgurante. Jouable uniquement à la Wii, ces épreuves sont en effet très rudimentaire et extrêmement répétitives, à l’image de ce jeu sans queue ni tête où vous devez séduire un garçon en lui parlant de vêtements. Cinq icônes sont disponibles sur la gauche, représentant une paire de bottes, des lunettes ou encore du parfum. Vous devez choisir au pif ce qui intéressera le boyfriend, tout en sachant qu’un chapeau pourra lui plaire au début de la conversation et lui filer des boutons en fin de copinage. Aberrant et stupide, ce monologue se paye en plus le luxe d’être présent sous deux autres formes, avec les loisirs et les vacances…

Ce mini-jeu n’est pas le seul à avoir un clone quasiment similaire puisque l’épreuve de saut en parachute sur le toit d’un immeuble se retrouve à deux reprises, une fois de jour, une fois de nuit. Quant au reste des mini-jeux, cela ne vole pas haut. Pêle-mêle, sachez que vous devrez faire du shopping en évitant les fringues ringardes pendant des soldes, échapper à des fans en délire, éviter soigneusement de bâfrer du poisson pourri, vous exercer à l’aérobic, shooter des méchants en carton, ou encore, last but not least, balancer au loin un chien sur le point d’exploser.

Bref, toutes ces épreuves, lorsqu’elles sont réussies, permettent d’activer des cases spéciales sur le plateau. Et si jamais votre adversaire a le malheur d’échouer dessus, sa barre de vie sera délestée d’une bonne partie de son capital. En quelques minutes, voire en une heure si les dés sont contre vous, vous devriez parvenir à triompher du mal et à boucler le chapitre. En solo, même si l’on s’acharne à aller au bout des dix missions, la durée de vie s’avère donc extrêmement courte.

Restent donc les parties à plusieurs Wiimotes. Alors que certaines épreuves se disputent à tour de rôle, comme cet improbable lancé de corniaud, d’autres se déroulent simultanément et apportent de ce fait une impression de confusion totale. J’en veux pour exemple ce mini-jeu dans le restaurant de sushi où le but est d’éviter les plateaux de nourriture avariée. Temps de latence surprenant pour la Wiimote et imbroglio visuel à l’écran se combinent ici pour former un ensemble particulièrement injouable.

Le propre d’un party-game étant quand même de proposer de nombreuses et sympathiques activités, insistons une dernière fois sur le manque d’intérêt et de diversité affligeant de ce jeu qui n’offre au final qu’une quinzaine d’épreuves vraiment différentes. Bien dommage lorsque l’on sait que d’innombrables bonus sont disponibles et permettent de customiser Alex, Clover et Sam. Il n’est en effet pas certain que beaucoup de jeunes filles recommenceront inlassablement le jeu dans le but de découvrir toutes les tenues des espionnes.

Sachez toutefois qu’un ultime mode de jeu est disponible, le défilé. Il permet de vous orner de votre plus belle robe glanée au cours de l’aventure principale et de marcher sur un podium, le tout face à une foule composée d’ombres. Ce gadget, aussi inutile et dispensable que tout le reste du soft, méritait bien de clôturer ces lignes.

Au rayon des party-games sur Wii, ce Totally Spice : Totally Party fait donc pâle figure, la faute à un contenu famélique et à un inintérêt chronique des mini-jeux proposés. L’aventure solo, déclinée en une série de plateaux, n’est pas une mauvaise idée en soit mais s’avère beaucoup trop ennuyeuse et répétitive pour que l’on y reste scotché plusieurs heures. Bref, les espionnes en herbe vont devoir retourner sur les bancs de l’école avant d’entrer pleinement dans la vie active vidéoludique.