Naruto : Ultimate Ninja Storm

A la veille de l’ouverture de la Japan Expo, toute la délégation de Namco Bandai a décidé de faire une halte à Paris pour présenter le plus ambitieux de tous les jeux vidéo inspirés par le manga Naruto. Matsuyama-San, le fantasque président de CyberConnect2, était évidemment du voyage. Visiblement immunisé contre les affres du décalage horaire, le boute-en-train japonais est apparu survolté et particulièrement fier de son dernier bébé, Naruto : Ultimate Ninja Storm. Et l’assistance n’a pas tardé à rejoindre Matsuyama-San dans le cosmos de l’euphorie à la vision du nouveau trailer de la future exclusivité de la PS3.


« Nous voulions briser la frontière entre l’animé et le jeu vidéo. Que l’animé devienne jouable en quelque sorte », a assuré Matsuyama. Le pari semble réussi car jamais un cel-shading n’est apparu aussi pur, fin, soigné. Si la démo présentée était forcément frustrante, tant elle ne restituait qu’un pourcentage infime du contenu final du titre, la qualité graphique semble en tout cas d’ores et déjà au rendez-vous. Et pour ne pas tomber dans l’écueil observé avec un Dragon Ball Z : Burst Limit magnifique mais finalement assez pauvre, ce nouveau jeu mettant en scène le ninja orange bénéficie d’un mode scénario consistant… concentré sur la première partie du manga. Eh oui, Naruto : Ultimate Ninja Stormn’abordera visiblement pas la période Shippûden. Regrettable, mais tout sauf une surprise.


Pour en revenir au mode scénario, de nombreuses surprises sont attendues, ainsi que certains combats originaux. L’exemple donné par Matsuyama-San : l’affrontement opposant Naruto à Gaara, au moment où ce dernier libère toute la puissance de Shukaku. Impressionnant par la taille, l’Ichibi apparaît tel un boss dans God of War. La caméra, placée dans le dos de Naruto, permet de vivre un combat clairement orienté beat’em all bien que toutes les techniques réalisables soient les mêmes qu’en mode « versus » classique. Ahurissant d’un point de vue technique, cette phase de jeu se pare également de séquences QTE extrêmement fidèles au manga et à l’animé. De quoi ravir aussi bien les fans du manga que les amateurs de combats épiques.


Après la présentation, quelques bornes nous ont permis de découvrir brièvement le mode « versus ». Oui, brièvement car seuls Kakashi et Naruto étaient jouables. Doté d’un gameplay quasiment identique à la trilogie Ultimate Ninja sur PS2, cette mouture PS3 possède toutefois quelques spécificités liées au passage de la 2D à la 3D. Mais une chose est sûre, les habitués du genre n’auront besoin que de quelques minutes pour assimiler toutes les caractéristiques du soft, que ce soit le lancer de shuriken de chakra, la poursuite d’un combat à l’horizontale sur un mur (à déconseiller après un repas lourd) ou les fameux Ultimate Jutsu. A ce sujet, le Kage Bunshin de Naruto ou le Raikiri de Kakashi donnent lieux à des cinématiques très plaisantes. Cela dit, il se peut qu’à la longue, le joueur se lasse de ces animations redondantes. Et il semble peu probable que l’attaque des clones de Naruto se présente sous plusieurs formes différentes.


Malaxer son chakra devrait une nouvelle fois être un acte primordial. Pour se concentrer sans subir les assauts de l’adversaire, faire appel à des alliés, en l’occurrence Sasuke, Sakura pour Naruto et Gaï pour Kakashi, s’avère franchement judicieux. Si le personnage que l’on dirige est blessé, cette ruse peut même se réveler déterminante. Une fois la jauge de chakra à son paroxysme, il devient possible de faire passer son avatar à un stade supérieur : utiliser le Sharingan de Kakashi ou se laisser envahir par la puissance de Kyûbi lorsque l’on contrôle Naruto. Là aussi, le rendu visuel est tout simplement magnifique.


Enfin, pour terminer sur une note moins dithyrambique, les combats donnent parfois l’impression d’être un peu mous, comme si Namco Bandai avait préféré opter pour un pur fan-game plutôt que pour un véritable jeu de baston. Gageons que cet aspect trop contemplatif et pas assez violent ne soit qu’une vilaine impression laissée par la démo et que la version finale du soft plaira aussi bien aux Naruto-addicts qu’aux amateurs de softs de combat.