Présentation de Mass Effect
Une petite excursion dans le 17ème arrondissement de Paris pour découvrir le nouveau Loft Microsoft Xbox 360, ça ne se refuse pas. Enfin si, on peut légitimement y couper si le but de la visite se résume à la découverte de quatre murs tapissés de vert avec le logo de la firme de Redmond en surimpression subliminale et des Xbox 360 pour parfaire le décor. Mais la vraie raison de notre accointance se nommait Mass Effect… Un gros morceau du line-up de fin d’année de la 360 que les rôlistes occidentaux attendent avec une impatience non dissimulée.
Univers inéditRetour au sommaire
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L’univers justement, c’est la clé de voûte d’un bon jeu de rôle. Cohérence, richesse et originalité sont les principaux atouts d’un environnement narratif passionnant, comme nous la brillamment prouver Bioshock. Toutefois, la différence entre les jeux d’Irrational et de Bioware se situe dans leur envergure, leur échelle. Quand un FPS peut (et doit ?) confiner le joueur à des localités bornées, à des complexes oppressants, les RPG proposent des mondes ouverts, de vastes contrées à explorer. Les rares interlocuteurs qui se trouvent sur le parcours du shooteur s’opposent aux nombreux PNJ, dotés de multiples lignes de dialogues, que côtoient les rôlistes. Et ce ne sont là que les éléments les plus frappants distinguant l’univers d’un jeu de shoot de celui d’un jeu de rôle.
La science-fiction de Mass Effect tranche radicalement avec la mythologie asiatique du dernier né du studio : Jade Empire. On retrouve ainsi les voies intersidérales qui nous ont servi de background dans les deux KOTOR sans toutes les facilités immersives de l’enrobage Star Wars. Pour autant, l’univers du jeu tient debout. Bien que l’action se déroule dans un futur relativement proche, les humains ont pu coloniser les méandres de l’espace grâce à la découverte d’un très ancien artefact sur Mars. Bien évidemment, ils ne sont pas les seuls à se balader dans les différents coins de l’univers et de nombreuses races extraterrestres viennent enrichir le panel des espèces intelligentes du monde connu.
Recette éprouvéeRetour au sommaire
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Niveau feuille de personnage, on reste un peu sur notre fin : trois backgrounds, trois profils psychologiques et 6 classes (la moitié de pures, l’autre d’hybrides) forment l’ensemble des caractères particuliers qu’il nous faudra définir à chaque création de personnage. Pas très étoffé tout ça, on est loin d’un Oblivion ou d’un Baldur’s Gate… Il semblerait que Bioware renie ses origines pour séduire le plus large public possible. Du moins, c’est l’impression qui ressort de l’ensemble du jeu. On peut par exemple souligner le faible nombre de compagnons qui viendront épauler le joueur dans ses aventures : six en tout (2 avec le héros en permanence). C’est peu, très peu, surtout si l’on considère le faible charisme qui se dégageait de ces seconds couteaux durant les quelques séquences auxquelles nous avons assisté.
Un RPG grand public se doit d’être spectaculaire. Et de ce point de vue là, Mass Effect a tout pour plaire. Une mise en scène classieuse avec des cut-scenes fort bien réalisés et des angles de caméra attrayants pour les dialogues. Mais également des graphismes à la hauteur des standards new-gen et des phases de combats relativement accessibles mais marquantes par leur explosivité. En semi-temps réel, l’action se déroule à la troisième personne, caméra à l’épaule à la manière d’un Gears of War. On peut se mettre à couvert contre un mur et ne sortir que quelques instants pour mitrailler ses ennemis. La pause sert de mise au point tactique pour planifier l’emploi des capacités spéciales mais même si elle s’emploie souvent, l’habitude et le nombre restreint d’options permettent à l’action de ne pas trop perdre son rythme.
Une masse de mystèresRetour au sommaire
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On nous a dit que beaucoup de choix cruciaux s’imposeraient au joueur durant l’aventure, que l’issue négative des quêtes et des combats principaux n’entraverait pas le déroulement de l’histoire et que de nombreuses variables scénaristiques dépendraient des talents acquis et des tendances manichéennes affichées par le joueur… Comment tous ces éléments s’imbriqueront-ils harmonieusement pour permettre à l’intrigue d’assumer une solide narration tout en laissant au joueur une capacité de choix qui ne s’enclaverait pas dans une bipolarité évidente des opportunités proposées ? Franchement, on l’ignore. Et c’est sans doute de la qualité des réponses que Bioware va fournir à ces questions que dépendra la grandeur de Mass Effect. Grand jeu ou simple resucée léchée d’une recette éprouvée ? Rendez-vous est pris à dans deux mois pour le verdict final.